Les généralistes américains les plébiscitent et elles font partie des recommandations de l’USPSTF (Groupe de travail américain sur les services préventifs). Les thérapies comportementales sont reconnues comme apportant un bénéfice supplémentaire dans la lutte contre l’obésité, associées à une alimentation équilibrée et à la prise de Xenical.
Une approche pluridisciplinaire pour plus d’efficacité contre l’obésité
Des études récentes ont permis de mettre à jour les recommandations faites aux Américains en matière de lutte contre l’obésité. Avec une prévalence de 40 % de l’obésité chez les femmes et de 35 % chez les hommes, le gouvernement souligne le bénéfice, même modéré, d’une approche pluridisciplinaire incluant les 5As :
- Ask (interroger),
- Assess (évaluer),
- Advise (conseiller),
- Agree (trouver un accord),
- Assist (soutenir).
Ces études font ressortir que, dans des cas d’obésité modérée, la mise en œuvre de thérapies comportementales pendant 12 à 24 mois à raison d’une séance mensuelle augmente sensiblement les chances de perdre du poids de 5 % façon à réduire les risques de diabète de type 2.
L’analyse était réalisée en deux phases :
- une phase active de 3 à 12 mois,
- une seconde phase de 9 à 12 mois pour le maintien.
Etaient notamment utilisés des outils comme le podomètre, l’autosurveillance du poids ou encore les exercices en vidéo. Les résultats constatés étaient limités en termes de perte de poids, de l’ordre de 2,39 kilos en moyenne, avec des écarts de 500 grammes à 9,3 kilos pendant la première phase, et de +1,4 kilos à moins 5,6 kilos après la deuxième phase. Il faut noter que les thérapies comportementales ont réduit la prévalence du diabète chez les personnes prédiabétiques.
Les médicaments contre l’obésité intégrés à l’étude
Les études ont également permis d’analyser les effets des médicaments antiobésité autorisés aux Etats-Unis. Sur les 5 médicaments étudiés, seuls 3 sont autorisés en France :
- le Xenical (orlistat),
- le Mysimba (naltrexone et bupropion),
- le Saxenda (liraglutide).
Le premier est délivré sur ordonnance pour limiter l’absorption des lipides. Le second, toujours autorisé malgré l’opposition de l’ANSES, permet de réduire la sensation de faim et d’augmenter parallèlement le niveau d’énergie. Le troisième, un antidiabétique, est aussi utilisé pour ses effets contre l’obésité.
Ces médicaments pour maigrir ont permis une augmentation de la perte de poids de 600 grammes à 5,8 kilos dans le groupe test.
La chirurgie bariatrique dans l’obésité morbide
Les études n’ont pas pris en compte l’éventualité de la chirurgie bariatrique. Toutefois, ses bénéfices sont nettement reconnus dans les cas d’IMC supérieure à 40 (obésité morbide), et supérieure à 35 (obésité sévère) avec comorbidité. Il appartient alors aux médecins traitants d’identifier les patients susceptibles d’en bénéficier.
Quel suivi de l’obésité adulte en France ?
Le site de la sécurité sociale, Ameli.fr, confirme la nécessité d’associer les différentes techniques pour aider les personnes souffrant d’obésité :
- mesures hygiéno-diététiques,
- suivi psychologique,
- intervention de chirurgie éventuellement,
- association de médicaments antiobésité.
Une telle alliance doit se faire au sein d’une équipe pluridisciplinaire comprenant un nutritionniste, un psychologue, un chirurgien, le médecin traitant, etc.
Les médicaments antiobésité en France
Dans les cas de surpoids et d’obésité, une médication basée sur l’orlistat, comme le Xenical, peut être ordonnée par le médecin traitant pour aider le patient à perdre ses kilos. Bien sûr, il ne s’agit pas ici de perdre 2 ou 3 kilos mais bien de lutter contre l’obésité. La prise du Xenical doit se faire sous la surveillance du médecin traitant et être associé à un suivi nutritionnel par un médecin nutritionniste ou une diététicienne. Ceux-ci aident le patient à mieux composer ses repas en vue de reprendre une alimentation équilibrée.
Pour une plus grande efficacité, le Xenical et le suivi nutritionnel sont accompagnés par un psychologue. Celui-ci travaille sur la motivation à perdre du poids du patient en obésité ainsi que sur l’amélioration de son estime de soi. Comme aux Etats-Unis, la France recommande d’associer la thérapie comportementale et cognitive, non pas pour traiter l’origine de l’obésité mais bien plus pour prendre en compte les symptômes de l’obésité.
Le Xenical, avantages et inconvénients
Il faut bien comprendre que le Xenical, comme tout médicament pour maigrir, n’est qu’une aide à la perte de poids. Non seulement il doit être pris sous surveillance, mais de plus il faut bien en comprendre le fonctionnement et les effets indésirables.
L’orlistat n’est pas une pilule pour maigrir comme les autres. Il élimine 30 à 40 % des lipides absorbés au cours de repas. Les lipides sont éliminés par la voie rectale. Quand l’alimentation contient trop de graisses, le Xenical entraîne des désagréments comme :
- les ballonnements,
- les selles huileuses,
- les diarrhées.
Il est donc nécessaire d’observer une alimentation pauvre en graisses. Toute difficulté autre doit être signalée au médecin traitant et peut nécessiter l’arrêt de la prise du Xenical :
- douleurs abdominales ou rectales,
- maux de tête,
- hypoglycémie,
- calculs rénaux…
L’orlistat 120 mg n’est pas le médicament pour maigrir le plus contraignant. Il suffit d’en prendre un comprimé pendant les repas qui contiennent des graisses. Pour éviter les désagréments soulignés, le mieux est de limiter à 30 % la quantité de graisses absorbées au cours du repas.
A noter, c’est au médecin traitant de prescrire le Xenical, ainsi que la posologie correspondant au besoin de la personne en obésité modérée à morbide. Le médecin traitant prend en compte les autres médicaments qu’il a prescrits (à prendre à distance du Xenical), l’état de santé ainsi que le poids à perdre. L’achat de Xenical par Internet est à proscrire et la posologie doit être strictement respectée. En particulier, il est déconseillé et même dangereux de doubler la dose sous prétexte que le repas comprend plus de graisses.
L’obésité est reconnue comme une maladie et peut entraîner le remboursement des médicaments pour maigrir, ainsi que des thérapies comportementales ou des consultations de nutritionniste. Cela plaide naturellement pour une consultation du médecin traitant en vue d’établir les prescriptions nécessaires.
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