Les aliments santé, la nutrition équilibrée en boîte, la pilule miracle, tous ceux qui ont tenté un jour de perdre du poids, auraient aimé y croire. Les industriels surfent sur cette vague en proposant chaque jour de nouveaux aliments susceptibles d’aider à perdre du poids. Sommes-nous dupes ? Sommes-nous réellement prêts à avaler tout ce qui annonce un allègement, un enrichissement, une allégation médicale ou scientifique anti-ceci ou anti-cela ? C’est ce que décortique Fabiola Flex dans son ouvrage…
Fabiola Flex décrit, dans son livre « N’avalons pas n’importe quoi ! », comment les industriels tentent de satisfaire ce besoin de soutien dans la perte de poids. Diplômée de l’ESSEC, ex-salariée d’Unilever, elle s’est amusée à décortiquer les emballages pour faire une analyse poussée et intransigeante des messages pas du tout subliminaux qui figurent sur les aliments santé, aidée en cela par des chercheurs et spécialistes de la nutrition.
Prouvé scientifiquement
Contrairement à ce qui est indiqué sur l’emballage, ces aliments pour la santé n’ont généralement pas fait l’objet d’études approfondies. L’exemple d’Actimel cité par Fabiola Flex est très convaincant : dans l’étude soumise à l’AFSSA, il semble que seules 360 personnes, âgées de 67 à 69 ans, ont été réellement exposées au test en consommant 2 produits par jour pendant 3 semaines, quand les allégations publicitaires prétendent qu’un seul produit quotidien pendant 15 jours suffit à renforcer les défenses immunitaires. Et encore, si l’AFSSA reconnaît qu’il y a bien eu un résultat, elle souligne qu’on obtient le même avec les yaourts classiques connus pour contribuer au renforcement des défenses immunitaires.
Aliments santé enrichis en vitamines, minéraux, oligo-élements, etc…
Les industriels, qui savent que notre monde moderne génère des carences en vitamine (et autres), tentent de nous faire croire que seuls leurs aliments santé permettent d’apporter les quantités de micronutriments suffisantes. En réalité, seules les personnes anorexiques et les personnes âgées sont réellement susceptibles d’être carencées. Les enfants ou adolescents, niches préférées des fabricants, sont généralement suffisamment suivis pour ne pas être carencés avec une alimentation normale. Par ailleurs, les aliments santé enrichis le sont vraisemblablement un peu trop. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) a en effet jugé trop importantes les quantités de fer ajoutées aux céréales Fitness, destinées aux personnes qui veulent perdre du poids. Sans parler des aliments gras et sucrés pour lesquels la mention d’aliments sante donne bonne conscience au consommateur qui les ingurgite en trop grande quantité.
Aliments santé allégés en gras ou en sucre
Les laitages allégés contiennent effectivement moins de matières grasses que les non allégés. En revanche, les biscuits allégés ne sont généralement pas plus allégés en graisse que les biscuits ordinaires, et peuvent même être plus riches : avec 7,5 g de lipides pour 100 g de produit, le roulé aux fruits rouges de Taillefine bat largement les barquettes Lu aux abricots qui n’en contiennent que 2 petits grammes. Idem pour la soupe Knorr – ligne tomate-céleri qui contient autant de lipides que la soupe de la même marque tomate-basilic qui n’est pas estampillée « régime ». Autre exemple : les céréales Spécial K sont aussi grasses et nettement plus sucrées que les pauvres corn flakes.
Aliments santé anticholestérol
Ce sont les fameux alicaments, Danacol ou Pro-Activ, qui permettent même d’obtenir un tarif préférentiel auprès de certaines assurances. Ces aliments santé sont vendus dans les rayons alimentaires alors que seules les personnes présentant des taux de cholestérol élevés devraient les utiliser, associés à une médication et/ou un régime alimentaire prescrits par le médecin.
Moralité : Lisez le livre de Fabiola Flex et reprenez une alimentation équilibrée, en oubliant les aliments santé.
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